Un nouveau MOOC pour mieux comprendre les liens entre santé, alimentation et environnement

Dans un contexte mondial marqué par des transitions démographiques, épidémiologiques et alimentaires, les maladies non transmissibles comme le diabète, l’hypertension ou les cancers connaissent une progression rapide, particulièrement en Afrique. Fruit d’un partenariat avec l’ONG Santé Diabète, engagée dans la prévention et la prise en charge du diabète en Afrique, et la Chaire de Philosophie à l’Hôpital, du Groupe hospitalier universitaire de Paris, qui met l’humain au cœur des soins en intégrant philosophie et sciences sociales dans les pratiques hospitalières, nous lançons le MOOC « Diabète : les nouveaux enjeux liant environnement, alimentation et santé ».

Ce nouveau parcours digital prolonge et enrichit un socle pédagogique existant, fruit d’une première collaboration avec l’ONG Santé Diabète et la Chaire de philosophie à l’Hôpital, en y intégrant de nouvelles thématiques clés. À travers des formats variés (vidéos d’experts, podcasts, animations), ce MOOC propose une immersion interactive dans les réalités complexes des systèmes de santé au Nord comme au Sud.
A l’occasion du lancement de ce MOOC, nous nous sommes entretenus avec Stéphane Besançon, directeur général de l’ONG Santé Diabète, et Cynthia Fleury, professeure titulaire de la chaire humanités et santé au Conservatoire National des Arts et Métiers (Cnam).

Pourquoi avoir choisi de lier alimentation, environnement et santé dans un même parcours de formation ?

Cynthia Fleury : Lier ces trois enjeux permet de répondre aux enjeux de santé publique et d’amélioration des parcours de soin. Une approche intégrée Alimentation, environnement, santé est centrale car l’alimentation influence directement la santé humaine (nutrition, prévention des maladies, bien-être) et elle a aussi un impact majeur sur l’environnement (empreinte carbone, usage des sols et de l’eau, biodiversité). En parallèle, on connaît hélas la part grandissante des facteurs environnementaux dans la démultiplication des problématiques de santé. Les défis sanitaires, écologiques et nutritionnels sont littéralement intriqués.

Quelles réponses face à la triple transition – démographique, épidémiologique et des modes de vie – qui impacte les systèmes de santé au Nord comme au Sud ?

Stéphane Besançon : Cette triple transition impose de réorienter les systèmes de santé vers la prévention, l’équité et l’intégration des soins, tout en tenant compte des spécificités locales et globales. Ainsi, former sur ces trois dimensions ensemble permet de comprendre les interconnexions plutôt que de les traiter séparément. Le MOOC étudie précisément cette approche « systémique », et met en lumière tant les systèmes intégrés du Nord que ceux du Sud, pour consolider à terme les meilleures offres de prévention et de soins.

Le diabète est une maladie « sentinelle » qui révèle les défis auxquels doivent faire face les systèmes de santé au Nord comme au Sud.

Pourquoi le diabète est-il un exemple particulièrement pertinent pour comprendre ces transitions et leurs impacts sur la santé ?

Cynthia Fleury : Car cette est un exemple paradigmatique car il est en forte augmentation à l’échelle mondiale et qu’il cristallise à la fois le vieillissement des populations, la transition vers les maladies chroniques, l’impact des nouveaux modes de vie sur la santé et qu’il pèse extrêmement lourd sur l’équilibre financier de nos systèmes de santé. /C’est une maladie « sentinelle » qui révèle les tensions et les défis auxquels doivent faire face les systèmes de santé au Nord comme au Sud.

Comment donner à chacun et chacune les clés pour comprendre et agir face à ces enjeux complexes ?

Stéphane Besançon : Il s’agit de développer une véritable littératie en santé et en environnement, en rendant accessibles les savoirs scientifiques, mais aussi en valorisant les expériences vécues des patients, des citoyens et des communautés :
– Pour répondre aux défis sociétaux et scientifiques : les grandes crises actuelles (obésité, maladies chroniques, réchauffement climatique, perte de biodiversité) sont liées.
– Pour développer des compétences transversales : les futurs apprenants doivent être capables de dialoguer entre disciplines (nutrition, écologie, économie, sociologie, agronomie…).
– Pour savoir comment répondre aux attentes des citoyens et des politiques publiques qui doivent permettre d’obtenir des régimes à la fois bons pour leur santé et respectueux de l’environnement.

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